« Pour poursuivre notre échange de l’année dernière, et répondre aux accusations de démagogie, nous estimons que le grand degré de proximité décrit plus haut et la dimension souveraine de l’allocation des ressources par une assemblée élue plaident pour un redéploiement, au-moins transitoires, des moyens au regard de l’urgence sociale.
(Rires de la majorité municipale)
Si les investissements sont vitaux pour cette commune compte tenu des années de délabrements passés, l’urgence sociale et l’aide aux plus démunies le sont encore plus. Il s’agit bien là d’une impérieuse nécessité.
Les orientations budgétaires que vous avez exposées, au contraire, pérennise vos choix antérieures et les inscrits non pas dans la durée mais dans le marbre, par choix idéologiques et non par pragmatisme. Or, comme je viens de le décrire : la crise a changé le contexte fiscal et économique ; de fait, la crise change irrémédiablement la perception que nous devons avoir de la gestion de nos ressources ; et la crise change ce que doivent être les politiques municipales. Il est important de penser le long terme, mais il est urgent aujourd’hui de gérer le quotidien, car pour bon nombre de nos concitoyens, seul compte celui-ci et quand la fin du mois intervient le 15 pour eux, peu importe que leur quartier soit refait, que leur mur soit repeint si à la fin de la trêve hivernale, ils doivent quitter les lieux ou se faire saisir leurs meubles !
(Rires de la majorité municipale)
(…) Les dispositifs que nous proposons sont à effet immédiat en direction de nos concitoyens :
- Versement, sous condition de ressources, d’une indemnité mensuelle de 200 euros aux parents travaillant et n’ayant pas de place en crèches pour leurs enfants ;
- Gratuité, sous condition de ressources, de la cantine et du centre de loisirs avec un abaissement des conditions matériels ;
- Délivrance, sous conditions de ressources, de bourses municipales aux collégiens et lycéens de la ville ;
- Versement, sous condition de ressources, d’un complément à l’APA pour les personnes âgées ;
- Arrêt de la politique de cession des appartements de la SEM ou de l’augmentation des loyers lors des changements de locataires.
Il s’agit de mesures concrètes, essentiellement formulées sous conditions de ressources, ce qui en limite le poids pour le budget communal, mais qui répondent à de véritables besoins sur la commune.
(Rires de la majorité municipale)
Si vous n’osez puisez intellectuellement dans le socialisme municipal ou toute autre référence de gauche – à l’image du Président de la République, et vous avez raison de ne pas le faire selon nous – appuyez-vous sur le gaullisme social ou le catholicisme social qui regorge de penseurs qui n’auraient pas renié ces mesures (Henri Lacordaire, René de la Tour du Pin ou Albert de Mun)… »
Il n’y a qu’à Villeneuve où misère et précarité provoquent l’hilarité d’une partie de ses élus.
William LEDAY
Conseiller municipal